Exuma - Exuma (1970)
20 sept. 2009Outre son côté esthétique et sa qualité de son, le format vinyle peut séduire pour tout le rituel qu'il y a autour. L'écoute d'un 33t n'est jamais anodine et possède un caractère hautement symbolique. Ceux qui en ont l'habitude me comprendront, quant aux autres, sachez juste qu'il y a un côté cérémoniel et qu'Exuma décuple cette sensation.
Le voyage commence par la pochette, une oeuvre à elle seule qui n'est pas sans rappeler l'art premier. Le vinyle en main, l'impression d'avoir trouvé un artefact se fait sentir, une intuition rapidement confirmée. Débute à peine la musique, des sonorités caribéennes (junkanno, calypso, goombay), blues et folk qu'un sentiment étrange émerge : celui d'avoir pénétré un espace réservé et une ambiance stupéfiante - lieu magique, forêt tropicale, coucher du soleil - dont les dimensions sont à la fois mystiques et ancestrales. A cela s'ajoute l'impression de ne pas être seul, d'être avec les esprits et de danser avec eux - les rythmes et percussions sont ensorcelantes, presque incantatoires. Les chants ne sont pas étrangers à ces sentiments et c'est peut-être en eux que réside la dimension la plus magique. Oui, c'est bien de magie dont il s'agit, de magie noire pour être exact.
La musique d'Exuma effraie, mais envoute également et donc rassure. Bien et mal sont conviés au même endroit ; l'effet produit est extraordinaire. Propulsé dans un univers qui me dépasse, je n'ai plus la certitude d'avoir la pleine maîtrise de moi-même et finis par gagner un état second. Je n'émets aucun doute quant au fait d'être transformé et prend conscience d'avoir été exposé à des forces surpuissantes, à une nature généreuse et frénétique.
Dambala
You Don't Know Whats Going On
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